🌊 L’été au bout du monde – Une lettre du Finistère
Poème de Pascal, Breton du sud, enraciné entre terre et mer.
🍃 – Entre Quimper et l’océan, je vis à la frontière du silence
Je vis dans le Finistère.
Pas dans les grandes villes, pas dans le tumulte.
Je vis dans ce coin de carte, tout près de Quimper, là où les routes s’effilochent vers l’océan, là où les noms sont vieux comme les pierres : Plogonnec, Locronan, Penmarc’h… 🌾
Je suis né là, j’ai grandi entre le granit et les goémons, entre les averses d’été et les pardons de village.
Et quand juillet revient, c’est tout un monde qui s’éveille en moi. Pas un été touristique. Un été vrai.
Celui des criques qu’on ne partage qu’avec les mouettes. Celui des chemins où l’on croise plus de fougères que de gens. Celui du vent qui s’invite à table sans frapper. 🐚
Je t’écris ce poème comme on ouvre une fenêtre sur le large.
Lis-le lentement.
Lis-le comme on respire après la pluie.
Comme un silence qu’on n’avait pas entendu depuis longtemps.
📝 Poème – « À l’été, ici, on lui parle en breton »
Ici, au bout du monde,
L’été arrive sans tambour,
Sans fanfare, sans excès.
Il arrive en marchant doucement,
Par un sentier côtier,
Un peu boueux, un peu parfumé. 🌿
Je l’attends entre les pierres moussues,
Dans le vieux Quimper,
Où les maisons à colombages sourient encore à la pluie.
Je l’attends au marché du samedi,
Quand les fraises de Plougastel brillent comme des promesses sucrées. 🍓
Je le sens venir sur les quais de Bénodet,
Quand les voiles s’élèvent comme des ailes de silence.
Je l’entends dans le cri d’un goéland
Qui tournoie au-dessus du port du Guilvinec,
Là où les hommes parlent peu, mais serrent fort la main. ⚓
Et plus loin encore, vers Penmarc’h,
Là où le vent n’a jamais fini de parler,
Je m’assois, face à l’océan.
Là, je ne suis plus écrivain.
Je suis juste fils de l’écume.
Fils du Finistère. 🌊
Les ajoncs me saluent comme des vieux amis,
Les rochers connaissent mon nom,
Et la mer, cette mer d’Iroise…
Elle me regarde comme une mère fatiguée mais fière. 🌬️
Il n’y a pas de vacarme ici.
Juste des silences qui guérissent.
Des crêpes encore chaudes sur une nappe de toile cirée,
Du cidre un peu sec,
Et des regards qui n’ont pas besoin de mots. 🍎🥞
Juillet, ici, c’est marcher sur les traces des anciens,
Dans la lande du Cap Sizun,
Où les pierres racontent encore les prières en breton.
C’est sentir le sel coller à la peau,
Et la lumière jouer entre les nuages comme une harpe d’enfant. ☁️
Le soir, on ne sort pas.
On reste sur le seuil, à écouter les grenouilles,
À sentir le feu s’éteindre doucement.
Et peut-être, si le vent est d’accord,
On entend au loin la mer dire :
« Tu es chez toi. Ne pars plus. » 🔥🌒
🌺 Conclusion – Si tu veux comprendre, viens marcher ici.
Tu veux comprendre ce qu’est un été en Finistère ?
Alors viens. Mais pas avec des plans et des selfies.
Viens avec du temps, de la patience et un cœur ouvert. 💙
Viens marcher à Sainte-Marine à l’aube,
Grimper sur la montagne de Locronan quand tout le monde dort,
Manger un far breton en regardant tomber la bruine.
Viens sentir l’odeur du goémon après la marée,
Et cette paix… cette paix immense qu’on ne trouve qu’au bord des terres du monde. 🐾
Moi, je vis là. Je ne veux rien de plus.
Je n’ai pas besoin d’un ailleurs.
Mon été est ici, entre Quimper et la mer.
Entre les clochers de granit et les plages désertes.
Entre les paroles anciennes et le vent du large.
Je suis Pascal. Je suis du Finistère.
Et chaque été, je ne fais pas des vacances.
Je fais la paix avec le monde.
Au bord de l’eau.
Chez moi. 🌊🌿
✍️ Texte écrit par Pascal – Quimpérois, amoureux des marées, des ruelles pavées, et du silence du vent dans les pins maritimes.
Pascal Le Guillou

Commentaires
Enregistrer un commentaire